CHILI: APRèS L'ASSASSINAT DE TROIS POLICIERS, LE PRéSIDENT BORIC MAINTIENT LE PATRON DES CARABINIERS à SON POSTE

Ce week-end, dans plusieurs villes du Chili, la population a rendu hommage aux trois policiers tués samedi 28 avril. Tandis que le directeur général de la police, pourtant dans la tourmente, sera maintenu à son poste.

Avec notre correspondante à Santiago, Naïla Derroisné

L'enquête se poursuit pour déterminer les circonstances de l’attaque de samedi dernier qui a causé la mort de trois policiers dans la région de Bobio, dans le sud du pays. Les assaillants n’ont pas encore été identifiés et le mobile de l’attaque reste pour l’instant inconnu. Les faits se sont déroulés dans une région sous tension où un conflit existe depuis plusieurs années autour des terres ancestrales du peuple Mapuche, mais où des bandes criminelles opèrent également.

C’est Gabriel Boric lui-même qui l’a suggéré : Ricardo Yáñez, le numéro 1 des Carabiniers ne devrait pas quitter pas son poste. Le président de gauche a ainsi manifesté son soutient totale à la police suite à l’assassinat des trois carabiniers samedi dernier.

Une information judiciaire allait pourtant être ouverte dans quelques jours à l’encontre du directeur général de la police pour des délits et crimes commis lors de la crise sociale de 2019, quand Ricardo Yáñez était en charge de l’ordre et de la sécurité.

Indignation dans le camp présidentiel

« Ce n’est pas le moment de faiblir ou de bouger les personnes-clés », a déclaré la Première ministre pour justifier le maintien du général Yáñez alors que la police est en deuil.

Une décision plutôt contradictoire puisque le gouvernement de Boric avait notamment décidé qu'aucun haut fonctionnaire ne pouvait rester en fonction après l'officialisation d'une enquête à son encontre.

Dans le camp présidentiel, c’est le Parti communiste chilien qui s’indigne de cette décision, accusant le président Boric de céder aux pressions de la droite. 

Mais ce n’est qu’une question de temps puisque l’ouverture de l’information judiciaire contre le général Yáñez aura bien lieu, elle a été repoussée au mois d’octobre.

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