CHINE: OLAF SCHOLZ éVOQUE LE BESOIN D'UNE «PAIX JUSTE» EN UKRAINE AVEC XI JINPING

Olaf Scholz a rencontré Xi Jinping mardi 16 avril à Pékin. Après les rapports bilatéraux, les questions internationales ont été évoquées lors de la rencontre entre le chancelier allemand et le président chinois. Les dirigeants allemand et chinois sont notamment tombés d’accord pour soutenir l’organisation d’une conférence de la paix pour l’Ukraine en Suisse.

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Il faut croire que Xi Jinping et Olaf Scholz avaient des choses à se dire. La rencontre a duré plus de trois entre les deux hommes. L'occasion d'évoquer les enjeux stratégiques pour les deux pays, après les sujets qui fâchent en économie, abordées le matin avec le premier ministre Li Qiang, le chancelier allemand réclamant à cette occasion une amélioration des conditions d’accès au marché chinois pour les entreprises allemandes tout en rappelant les mots d’ordres des européens contre les surcapacités et les subventions chinoises à certains secteurs. 

Tensions entre l’Europe et la Chine   

Un voyage officiel ou le chef du gouvernement allemand a joué les équilibristes. Olaf Sholz qui a emmené avec lui les grands patrons de l’industrie allemande s’est montré prudent quant à la stratégie européenne d’éloignement et de dérisquage avec la Chine, plus grand partenaire commercial de l’Allemagne. Avec le président chinois, il a été question de « développer les relations bilatérales de manière globale dans une perspective stratégique de long terme », rapportent ainsi les médias d’État chinois. La coopération sino-allemande est une opportunité et non un risque a également insisté le numéro un chinois, dans un moment de tensions entre l’Europe et la Chine et alors que la présidente de la commission européenne lançait ce même jour une série de restrictions commerciales visant l’Empire du milieu.

Concernant l’Ukraine, Olaf Scholz, comme ses prédécesseurs européens, a fait plaisir à ses interlocuteurs chinois, en affirmant que de part son statut, la Chine était l’une des mieux placées pour influencer son allié russe. « La parole de la Chine a du poids en Russie », a affirmé le dirigeant allemand, qui souhaite voir les troupes russes se retirer d’Ukraine et appelle régulièrement les Européens à tenir compte des préoccupations de la Russie face à l’OTAN.   

Pour Olaf Scholz, c'est une manière de répondre à ses engagements avec les partenaires européens de l’Allemagne, mais aussi de dire qu’il n’est pas là uniquement pour vendre des voitures et défendre les entreprises allemandes. C'est aussi une façon de répondre à ceux qui lui reprochent de mettre sous le boisseau l’Ukraine, d’affaiblir l'influence collective de l'Europe, ou encore d’aller à l’encontre de la stratégie allemande de réduction des risques.

Quatre principes de la diplomatie chinoise  

Xi Jinping a de son côté avancé quatre principes de la diplomatie chinoise visant à empêcher que ce que les médias officiels continuent d’appeler « la crise en Ukraine », ne devienne incontrôlable. Premier principe : « Donner la priorité au maintien de la paix et de la stabilité et s’abstenir de rechercher des gains égoïstes ». Deuxième principe : « Calmer la situation et ne pas mettre de l'huile sur le feu ». Troisième principe : « Créer les conditions propices au rétablissement de la paix et éviter d'exacerber davantage les tensions ». Enfin, quatrième principe : « Réduire l'impact négatif sur l'économie mondiale et s'abstenir de porter atteinte à la stabilité des chaînes industrielles et d'approvisionnement mondiales ».

Dans les différents compte rendus de la rencontre, il est précisé que le chancelier allemand s’est mis d’accord avec le président chinois pour soutenir la Conférence sur la paix en Ukraine, que la Suisse compte organiser les 15 et 16 juin prochain.  

« L'Allemagne s'oppose au protectionnisme », selon la diplomatie chinoise

Lors de ces rencontres avec les dirigeants chinois, il a aussi été question d'abord des sujets comme les surcapacités chinoises, les subventions chinoises à certains secteurs et les conditions équitables d’accès au marché chinois pour les entreprises européennes. Mais là aussi, pas sûr que le message a été entendu. Dans son résumé de la rencontre au sommet ce mardi, la diplomatie chinoise retient surtout que « l'Allemagne s'oppose au protectionnisme et soutient le libre-échange. En tant que membre important de l'Union européenne (UE), l'Allemagne est prête à jouer un rôle actif dans la promotion du développement sain des relations entre l'UE et la Chine. »

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