QUEL éCHO RENCONTRENT LES LéGISLATIVES FRANçAISES EN RUSSIE?

En Russie, le Front national puis le Rassemblement national a toujours eu les faveurs du Kremlin. Et dans les médias d’État, Marine Le Pen, tout comme sa nièce Marion Maréchal sont toujours présentées avec bienveillance. Reste que la dissolution a été accueillie avec une grande surprise et que les législatives ne rencontrent pas d’écho particulier à ce stade. « Nous allons suivre tout cela avec attention, d'autant plus qu'on mesure l'attitude extrêmement inamicale, voire hostile, des dirigeants français à l'égard de notre pays » : c’est le seul commentaire du porte-parole du Kremlin au lendemain de l’annonce d’élections législatives en France. Depuis, officiellement, silence radio.

De notre correspondante à Moscou,

Les législatives rencontrent un faible écho dans la presse et la télévision d’État. Elle a à peine commencé ce mercredi 26 juin à diffuser des sujets à des heures de grande écoute. On y décrit une France en proie aux difficultés économiques, un président et son camp comme discrédités, mais surtout, et c’est ce qui intéresse ici avant tout, l’état du débat politique français sur la guerre en Ukraine qui est ainsi présenté sur la chaîne Rossiya 1  :

« La droite ne voudra pas aider l'Ukraine. Le porte-parole du parti de Marine Le Pen s'est prononcé aujourd'hui en faveur d'un règlement diplomatique du conflit. Et la gauche pourrait essayer de sortir complètement la France du commandement militaire de l'Otan. Macron semble être le seul à croire encore à son succès, mais il ne peut pas ne pas voir à quel point le vent en Europe commence à souffler dans l'autre sens. La Hongrie assurera la présidence de l'UE pendant les six prochains mois. Orban a déjà exhorté Macron et Scholz et d'autres dirigeants européens à réfléchir aux raisons des résultats déplorables des dernières élections européennes ».

Quand on dit « la droite » en Russie, c’est pour parler du Rassemblement national. Enfin, de toute la campagne, une seule prise de position a retenu l’attention, soit celle de Marine Le Pen dans le Télégramme de Brest ce mercredi. Son « Chef des armées, pour le président, c'est un titre honorifique » a été littéralement perçu comme un signal très clair et traduit comme ceci par le journal Izvestia, dans son édition de ce jeudi : « Si Jordan Bardella devient Premier ministre, le président français Emmanuel Macron ne pourra pas envoyer de troupes en Ukraine ».

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