SéNéGAL: LES COMMERçANTS ENTRE ESPOIR ET MéFIANCE APRèS LA VISITE D'OUSMANE SONKO SUR UN MARCHé DE DAKAR

Au Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko et le ministre de l’Urbanisme étaient ce dimanche au marché de Colobane pour rassurer les commerçants visés par des déguerpissements ces dernières semaines. Pourtant, ce lundi 1er juillet moins de 24 heures après leur venue, le déplacement lancé samedi par la municipalité de Gueule Tapée-Fass-Colobane se poursuivait.

 

Avec notre envoyé spécial à Dakar, Gwendal Lavina

Sous les applaudissements de la foule, le Premier ministre avait promis ce dimanche que les opérations cesseraient si les vendeurs acceptaient les solutions de déménagement qui leur seraient proposées. Pourtant, ce lundi matin, sous le regard satisfait des habitants, une dizaine d’agents municipaux jettent des cartons et des tôles dans un camion poubelle.

Seydou Tall Mbaye, directeur des services techniques de la commune, observe aussi la scène. Selon lui, la visite et les promesses du Premier ministre ne justifient pas de suspendre les déguerpissements. « Tant que l’on est dans la légalité, on le fait. Une mairie a ses prérogatives. On fait ce que l’on devait faire. On a les papiers, on a averti ceux qu’il fallait avertir. Les gens ne peuvent pas s’implanter dans la chaussée, c’est impossible. On ne peut pas accepter cela », déclare-t-il.

Un peu plus loin, assis à même le sol derrière son stand de produits électroniques, Serge dénonce la façon dont sont gérées les opérations. « Ils sont venus ici pour dire qu’à partir de minuit, il faudra partir avec les bagages. En 72 heures, c’est inadmissible, ce n’est pas normal », regrette Serge. Avec son discours, Ousmane Sonko l’a rassuré. « Il va discuter avec les préfets, les gouverneurs et avec les maires. Ils vont se réunir autour d’une table pour savoir comment régler cela et trouver un consensus pour parvenir à l’apaisement », continue-t-il.

Pour Ibrahima qui vend des chaussures de sport, l’apaisement viendra si l’État s’investit réellement : « Notamment en ce qui concerne la création de nouveaux marchés et que les gens aient la possibilité d’avoir des places. Car lorsque vous souhaitez louer une place, on vous demande beaucoup d’argent. Sur tout cela, l’État peut faire quelque chose pour aider les gens. »

Comme Ibrahima et Serge, les vendeurs attendent désormais les propositions concrètes de déplacements de leur stand vers d’autres zones.

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