Deux jours après son investiture, le nouveau président mozambicain a composé son gouvernement. Si certains portefeuilles ne sont pas encore alloués, jusqu’ici, tous les membres désignés appartiennent au parti au pouvoir.
Le nouveau président mozambicain, Daniel Chapo, a nommé la ministre de la Justice Maria Benvida Delfina Levi au poste de Premier ministre, et a choisi douze ministres, a annoncé le gouvernement vendredi 17 janvier. Tous sont membres du Frelimo, le parti au pouvoir.
Tandis que plusieurs ministres, dont celui de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports ne figurent pas encore dans la liste des nominations, le ministre de la Défense du gouvernement sortant, Cristovao Artur Chume, a retrouvé son portefeuille.
Daniel Chapo a été investi mercredi 15 janvier lors d’une cérémonie sous haute protection des forces de l’ordre, après l’élection présidentielle d’octobre qui a déclenché de violentes manifestations. Le Frelimo, le parti au pouvoir depuis un demi-siècle, prolonge ainsi sa mainmise sur le pays.
Dans son discours inaugural, Daniel Chapo avait affirmé qu’un dialogue politique était en cours afin de réunifier le pays. Mais aucune concession ne semble avoir été faite aux membres de l’opposition lors des nominations ministérielles annoncées vendredi.
Au moins 307 personnes ont été tuées lors des violences post-électorales, dont sept mercredi, le jour de l’investiture du nouveau président, selon l’ONG locale Plataforma Decide. La police s’est refusée à commenter les événements du 15 janvier.
Le chef de l’opposition, Venâncio Mondlane, qui affirme avoir remporté la présidentielle, a appelé à la paix vendredi, dans un message sur Facebook. « Il y a un impératif, il y a une demande pour arrêter toute violence contre la population », a-t-il déclaré . « Nous devons arrêter le génocide silencieux qui se déroule au Mozambique », a-t-il ajouté.
Venâncio Mondlane a demandé au gouvernement d’accorder des indemnisations aux victimes des violences et à leurs familles, et de libérer les personnes arrêtées lors des manifestations. Critiquant l’usage de la force par la police, Daniel Chapo avait indiqué, le 15 janvier, qu’une structure indépendante avec une supervision civile serait établie pour « mener une enquête sur les possibles mauvais comportements attribués à la police ».
(avec AFP)
2025-01-18T11:08:23Z