GAZ AU SéNéGAL, SAMUEL ETO’O, TEMU AU MAROC, DIALOGUE AU GABON ET PéTROLE NIGéRIEN : LES 5 INFOS QU’IL NE FALLAIT PAS RATER

Le détail des contrats gaziers que Bassirou Diomaye Faye veut renégocier, les tensions entre Samuel Eto’o et les autorités camerounaises, l’arrivée du géant chinois Temu à Rabat… Notre Brief hebdomadaire sur les infos qu’il ne fallait pas manquer cette semaine.

Bonjour à toutes et tous,

Bienvenue dans cette nouvelle édition du Brief hebdomadaire de Jeune Afrique, qui vous permet de ne rien rater des meilleurs sujets politiques, économiques ou culturels que nous avons couvert au cours de la semaine.

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Que faut-il retenir de l’actualité ? Cette semaine, nous vous proposons de revenir sur :

• Sénégal : tout comprendre des contrats gaziers et pétroliers que Bassirou Diomaye Faye veut renégocier.

• Cameroun : jusqu’où ira le bras de fer entre Samuel Eto’o et Ferdinand Ngoh Ngoh ?

• Maroc : les dessous de l’arrivée de Temu, le nouveau trublion chinois du e-commerce

• Gabon : cinq questions pour comprendre le dialogue national de Brice Clotaire Oligui Nguema

• Niger : comment Abdourahamane Tiani brade le pétrole pour répondre à la crise des liquidités

Stratégique. C’était l’une de ses promesses de campagne : Bassirou Diomaye Faye affirme vouloir renégocier les contrats gaziers et pétroliers qui lie le Sénégal aux majors de l’industrie extractive. Le dossier est stratégique à plusieurs niveaux. Sur les plans économique, d’abord, et social : la manne promise par les récentes découvertes d’hydrocarbures au Sénégal est, sur le papier, colossale. Stratégique, le dossier l’est aussi politiquement : Bassirou Diomaye Faye va être jaugé sur sa capacité à appliquer l’une de ses principales priorités.

Diplomatie du gaz. Le dossier a été au cœur de son premier voyage officiel en tant que chef de l’État, jeudi 18 avril à Nouakchott. Le président sénégalais et son homologue mauritanien Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani ont notamment discuté du gisement de la Grand Tortue Ahmeyim (GTA). L’exploitation des réserves découvertes au large des côtes des deux voisins – qui tarde à entrer dans sa phase opérationnelle – est actuellement contrôlée par British Petroleum (61 %), Kosmos Energy (29 %) et, pour 10 %, par les sociétés publiques de chaque pays, Petrosen et SMHPM.

Culte du secret. Nombre de spécialistes doutent que le nouveau président sénégalais ait la marge de manœuvre suffisante pour renégocier ces contrats gaziers. Parmi les principaux écueils, la culture du secret qui prévaut dans le secteur. Bassirou Diomaye Faye a annoncé son intention de rendre public l’intégralité des contrats et a commandé un audit approfondi sur ceux-ci. Mais ces accords comportent de nombreuses clauses de confidentialité, qui pourraient coûter cher à l’État sénégalais si elles sont brisées. Notre infographie vous permet de mieux comprendre ce qu’il se cache derrière l’écheveau des acteurs de ce dossiers complexe, et donne à voir l’état du droit sénégalais actuel sur l’exploitation des ressources du sous-sol du pays.

Samuel Eto’o contre Ferdinand Ngoh Ngoh : jusqu’où ira le bras de fer ?

https://www.youtube.com/watch?v=ITOXmbwMr1g&t=1s

Match au sommet. Samuel Eto’o, le patron de la Fédération camerounaise de Football (Fecafoot), est engagé depuis plusieurs mois dans un bras de fer avec le gouvernement. Dernier épisode en date : la nomination de Marc Brys au poste de sélectionneur de l’équipe nationale par le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, soutenu dans sa démarche par le secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh. Un camouflet pour le président de la Fecafoot.

Ambitions. Notre décryptage vidéo consacré à ces tensions croissantes revient sur l’origine de cette guerre latente : les ambitions politiques – réelles ou supposées – de Samuel Eto’o. Ce dernier semble d’ailleurs avoir choisi la voie de l’apaisement concernant le dossier du choix du sélectionneur. Il se concentre aussi sur une autre affaire ouverte au sein même de la Fecafoot par ses détracteurs. Accusé de fraude et de favoritisme par certains acteurs du foot camerounais, il a missionné ses avocats pour lancer une contre-attaque.

Temu, le nouveau trublion chinois du e-commerce au Maroc

Action discrète. Temu s’attaque à l’Afrique. Mais le fait, pour l’heure, dans une relative sobriété de moyens – de communication. La plateforme de e-commerce chinoise détenue par Pinduoduo (PDD) s’est lancée sur le marché marocain sans tambours ni trompettes : aucun plan de communication média, ni affichages dans les rues de Rabat. Un nouveau marché, après Maurice en mars 2023 et l’Afrique du Sud en janvier 2024.

Fast-fashion et climat. Temu, à l’instar de Shein et des plateformes de ce type, mise essentiellement sur la « fast-fashion ». Un marché du prêt-à-porter quasiment jetable à très bas prix qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Les conséquences sont nombreuses. Outre la concurrence déloyale de ce type de produits vis-à-vis des fragiles industries africaines de l’habillement, il y a l’impact environnemental. Aujourd’hui estimé à 2 % des émissions de gaz à effet de serre, il pourrait atteindre 26 % en 2050 si la tendance des achats se poursuit, selon Greenpeace.

Cinq questions pour comprendre le dialogue national d’Oligui Nguema

Future République. Au Gabon, les participants au dialogue national décidé par le général Brice Clotaire Oligui Nguema ont encore une dizaine de jours pour dessiner les contours de la future République. Ce dialogue n’est que la première étape d’un chronogramme millimétré, dont la date indicative de clôture est fixée à août 2025, nous explique Jeanne Le Bihan dans le décryptage qu’elle consacre à ce sujet cette semaine dans Jeune Afrique.

Programme pléthorique. Les sujets sur lesquels les 600 participants sont appelés à se prononcer sont extrêmement nombreux. Répartis en trois commissions – politique, économique et sociale­ – ils doivent trancher sur des questions cruciales comme le futur visage des institutions, la stratégie économique ou encore le droit des étrangers et la politique culturelle. Quelles que soient les conclusions de leurs travaux, le dernier mot reviendra cependant à Oligui Nguema : la synthèse devra être validée par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI).

Abdourahamane Tiani brade-t-il le pétrole nigérien ?

Un demi-milliard de dollars. Les arriérés de paiement du Niger, selon le dernier rapport de l’agence Moody’s, s’élèvent à 500 millions de dollars. Pour tenter de répondre à cette crise des liquidités, la junte dirigée par le général Abdourahamane Tiani s’appuie de plus en plus sur la rente pétrolière. « C’est avec l’argent engrangé par la Société nigérienne des produits pétroliers (Sonidep) que la junte paie les salaires des militaires et de quelques fonctionnaires. C’est la seule source d’argent stable et récurrente pour le régime », a même confié à Jeune Afrique un opérateur local.

Les Chinois à la rescousse. À court d’argent frais, la junte semble prête à accepter de « brader » les ressources en hydrocarbures du pays. Après avoir discuté avec BB Energy et BGN international, le Premier ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine a scellé un  deal » avec la China National Petroleum Corporation (CNPC). En échange d’une avance de 400 millions de dollars, la compagnie chinoise se remboursera en prélevant 7 % des revenus de la vente du pétrole extrait à Agadem. Une réponse pour le moins court-termiste. « Le Niger aurait pu obtenir un prêt à des conditions préférentielles dans le cadre de l’initiative pays pauvres très endettés [PPTE du FMI] », souligne l’économiste malien Modibo Mao Makalou.

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