CONCERTATION NATIONALE ET DISCRIMINATION, UNE ANTINOMIE !
Au CTRI. Le devoir moral de vous le dire...
Je vais ouvrir ces quelques lignes avec une précision majeure : je ne suis en aucun cas contre le CTRI. Je suis pour la réussite de cette Transition militaire. Si certaines personnes cèdent aux opinions des autres, sont influencées par la peur des opinions des autres, ce n’est nullement mon cas. Je dis la main sur le cœur ce qui me paraît juste, ce que je me dois de dire.
En tant que politique, j’ai construit une pensée sur la révision de notre Constitution. Un fascicule de propositions enregistré au ministère en charge de la Réforme des Institutions. En outre, sous le label de l’ONG Réseau Femme Lève- Toi (REFLET), en compagnie d’autres femmes politiques vaillantes et braves, dans une belle ambiance (avec Patricia Taye Ep. Zodi qui vient de nous quitter) nous avons travaillé sur la participation active, la représentativité des femmes en politique et dans les instances décisionnelles de l’État. La politique étant un milieu qui nous est vorace et hostile a priori, nous avons formulé des propositions concrètes et efficaces. Un plaidoyer que nous avons déposé sous le label de ONG REFLET. Visiblement, le CTRI n’a pas jugé utile d’en tenir compte. C’est pas possible !
Je pense que pour reconstruire notre démocratie, nous devons le faire sur des bases solides fondées sur la confiance en filigrane dans une participation genrée et une théorie de la justice juste et non bancale, molle, approximative ou quelconque. Le devoir moral de le dire.
Faut- il rappeler que nous sommes dans une période exceptionnelle ! Nous sommes en Transition ! Nous devons parler pour réparer, discuter pour reconstruire et nous accorder sur des points qui nous amènerons à la félicité chantée et attendue.
Faut-il indiquer qu’il est urgent de rassembler un maximum de compatriotes en mettant tous les moyens en œuvre pour la réussite de cette Transition !
Malheureusement, j’ose le relever pour tous, la lecture des listes publiées dans le Journal Officiel du mardi 26 mars 2024, très tard dans la nuit, il ressort ces points embarrassants et discriminants :
1/ Sur 542 participants, on compte 414 hommes et 128 femmes.
Soit un total de 24% de la participation des femmes !
2/ On y retrouve encore des Parlementaires, comme si notre pays manquait de participants rationnels et critiques. Je précise par ailleurs que l’Assemblée Nationale de la Transition compte 4 hommes et 1 femmes. Le Sénat de la Transition compte 3 hommes et 2 femmes. Où est intérêt capital de les faire sortir des Chambres du Parlement de la Transition ?
3/ Si la Société Civile est largement représentée, quel est l’intérêt des 5 participants du Conseil Économique Social et Environnemental (4 hommes et 1 femme) !
4/ La Société Civile ne se réduit pas au Copil Citoyen. Pourquoi l’ONG Réseau de Femme Lève- Toi (REFLET) avec qui nous avons travaillé des heures durant est-elle absente !
5/ Les partis politiques reconnus comptent 64 hommes et 40 femmes. Combien parmi eux, ont fait des propositions pour cette Concertation Nationale à venir ! On le sait, ce n’est pas un secret de polichinelle, plusieurs d’entre eux n’ont fait aucune proposition. Aucune. On peut largement penser qu’ils vont au Dialogue pour réfléchir sur les travaux produits par d’autres, parmi lesquels les productions des partis politiques non légalisés et autres personnalités ou acteurs politiques qui ont pris de leur temps dans l’élaboration des propositions. Alors, si je suis la ligne CTRIque, tous ceux qui n’ont pas répondu à l’appel de production des travaux, iront réfléchir sur les travaux que d’autres ont savamment produits. Où va le CTRI !
6/ les partis politiques en attente de légalisation ne sont pas pris en compte. Je suis encline à penser que le CTRI veut nous amener à croire qu’il ne veut pas faire dans la sentimentalité. Comment vous croire !
Pour la reconstruction de notre Démocratie.
Pour une Concertation Nationale non discriminatoire.
Pour la Participation genrée dans la gestion de l’Etat.
Sandrine NGUÉMÉBÉ ENDAMANE