Thiès, 28 avr (APS) – La forêt de Allou Kagne, située sur le plateau de Thiès (ouest), regorge d’un immense potentiel naturel qui peut valablement permettre à cet écosystème forestier d’être le ”berceau du tourisme intégré” au Sénégal, a dit le président de l’Organisation nationale pour l’intégration du tourisme sénégalais (ONITS), Doudou Gnagna Diop.
“J’avais dit ici – cela fait trente ans que je le dis – Allou Kagne, par exemple, peut être un berceau du tourisme intégré, parce que le paysage est fait pour cela“, a souligné M. Diop.
Il intervenait samedi dans le cadre de la célébration des 20 ans de l’ONITS.
Selon l’acteur touristique, l’implantation dans cette zone située entre Dakar et Thiès, de petites structures hôtelières, ferait du coup marcher le maraîchage, le transport, l’artisanat, etc.
Le tourisme intégré peut être un pôle d’attraction regroupant dix à 15 auberges et campements d’une à cinquante chambres, note-t-il.
Il a insisté sur le nombre d’emplois possibles ainsi que sur la “valeur ajoutée“ que représenterait pour les jeunes, la réalisation de telles installations, combinées à des “poches de développement économique et social“, dans la principale ressource foncière qui reste dans la région.
Un tel choix n’a rien à voir avec l‘option de transformer tout Allou Kagne en maisons et appartements qui seront vendus à des gens venus d’autres localités, laisse-t-il entendre.
Il s’est félicité du regroupement du tourisme et de l’artisanat sous la même tutelle, dans le cadre du nouveau gouvernement.
Diop voit un lien naturel entre l’idée d’implanter un tourisme intégré à Allou Kagne et la vision des nouvelles autorités pour le secteur touristique, consignée dans le +Projet+ un document auquel il dit avoir contribué.
Il s’agit de faire du tourisme durable, de l’écotourisme et du tourisme responsable, explique-t-il. “L’écotourisme encadre les ressources naturelles et fait un tourisme beaucoup plus humain, en réduisant la pauvreté surtout en milieu rural“, détaille-t-il, non sans marquer son adhésion à cette vision.
Il estimé qu’il va falloir “repenser“, le tourisme intégré, “impliquer davantage d’autres créneaux du secteur et surtout des jeunes“.
Sur le potentiel de création d’emplois du tourisme, il relève qu’une petite structure hôtelière en milieu rural génère “au minimum 10 emplois“. La restauration, la réception, la piscine, ou encore le nettoiement, utilisent de la main d’œuvre.
Doudou Gnagna Diop, un Thiessois qui a un réceptif à Ndianda, dans le département de Mbour, invite les Sénégalais à appuyer le secteur pour réduire le problème d’emplois, au moins en milieu rural.
Promettant l’accompagnement de l’ONITS à la politique touristique de l’Etat, il préconise ”le pragmatisme”, en mettant en œuvre des “projets concrets, pour pouvoir avancer“ grâce aux “atouts indéniables“ dont dispose la région.
Selon lui, avec un aéroport international qui sera bientôt à 10mn, Thiès a des atouts importants et essentiels qu’il faut penser, encourager et accompagner pour l’avenir des jeunes.
L’ONITS a été créée en 2004 pour unir les acteurs touristiques, regrouper leurs forces et compétences, afin de faire face aux problématiques du secteur, qui manquait de moyens financiers, de visibilité, etc.
Parmi ses missions, la promotion de leurs produits auprès des foyers émetteurs.
La création d’un salon interrégional du tourisme, s’est matérialisée avec la tenue, avec des Gambiens, de quatre éditions du salon “Mboka“ qui avaient eu lieu, tour à tour au Sénégal et en Gambie.
L’organisation entend reprendre ce rendez- vous, qui a connu un temps d’arrêt après que des soubresauts liés aux pandémies Ebola et la covid-19 ainsi qu’aux troubles politiques.
L’ONITS a représenté le Sénégal aux côtés de quatre autres pays, à travers la personne de Doudou Gnagna Diop, dans le comité de rédaction de manuels didactiques, livrés en 2012 et enseignés dans les écoles de formation en tourisme .
L’organisation d’une course de cafetiers, des élèves en formation notamment, a marqué la célébration des 20 ans de l’ONITS.
ADI/AB