L'éCOLE DE CHARLES III, DONT IL EST AUJOURD'HUI LE PARRAIN, DANS LA TOURMENTE APRèS DES RéVéLATIONS D'ABUS COMMIS SUR LES éLèVES PENDANT DES DéCENNIES

Gordonstoun festoyait encore il y a quelques semaines la nomination du roi Charles III en tant que parrain de l’établissement. L’heure n’est plus vraiment à la fête. Dans la tourmente, l’école est aujourd’hui accusée de pédophilie. En effet, dans les années 1960, de nombreux enfants auraient subi des abus sexuels et des actes de maltraitance. Certains ne s’en seraient toujours pas remis aujourd’hui. Jusqu’en 1990, à cause de mesures de protection trop faibles, les élèves les plus âgés sont devenus à leur tour des abuseurs, s'attaquant aux filles et garçons plus jeunes.

«Je n'ai aucune difficulté à conclure que des enfants ont été maltraités à Gordonstoun et à Aberlour de diverses manières sur une longue période, assure Lady Smith, présidente de l’enquête, au Telegraph. Les enfants qui ont été pensionnaires dans ces deux établissements, principalement entre 1968 (un an après le départ du roi) et 1990, ont été exposés à des risques d'abus sexuels, physiques et émotionnels et, pour beaucoup, ces risques se sont concrétisés.» La protection des enfants n'était pas une priorité, le personnel ne disposait pas des compétences et de la formation appropriées, les politiques de recrutement étaient médiocres, la surveillance des élèves et des enseignants était insuffisante et la gouvernance laissait à désirer, rapporte le média britannique. «Une culture terriblement abusive et, dans certaines maisons, extrêmement violente, a été autorisée à s'enraciner», explique Lady Smith. La loi du silence a été normalisée et de nombreuses victimes, comme «Sarah», une élève de Aberlour, ont été violées à l'adolescence. À Aberlour, des garçons ont été drogués et agressés sexuellement par Derek Jones, aujourd’hui décédé, nommé professeur d’anglais en septembre 1990. L’enquête a ensuite montré que certains membres du personnel et six autres enseignants «abusaient sexuellement des enfants à Aberlour».

Une scolarité compliquée pour Charles III

Gordonstoun était, comme l'a dit le roi Charles, «Colditz en kilt». Les personnes présentes à la même époque attestent qu'il a été victime de brimades, qu'on lui a cruellement tiré les oreilles et qu'on s'est moqué de son rang royal. Lorsqu'il était petit, raillé pour avoir porté le mauvais pardessus, son seul ami était son garde du corps. «Quand je l'ai connu, c'était terrible, se souvient Johnny Stonborough, son camarade de classe. En tant qu'élèves, on nous inculquait de ne jamais nous plaindre, de ne jamais nous expliquer. Lorsqu'il était battu par des garçons ou qu'on se moquait de lui - et je dois dire qu'il était également très difficile d'être son ami parce qu'on était aussi la cible de moqueries - il restait complètement silencieux et souffrait sans un mot, parce qu'il savait qu'en se plaignant, le drame serait encore plus grand.» Ces difficultés ont été mises en scène dans la série The Crown de Netflix.

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