TORLONIA, RêVE DE PIERRES AU LOUVRE

Événement dans les salons d’Anne d’Autriche : les plus belles œuvres de la collection Torlonia, le plus grand fonds privé de sculptures antiques, dialoguent avec leurs homologues installées ici depuis le XVIIIe et la création du plus grand musée au monde. Une rencontre franco-italienne qui explore les sources de l’art occidental, et sa fascination sans cesse renouvelée pour l’Antiquité.

Voulue par les princes Torlonia, la collection, commencée au XIXe, avait dès le début une vocation : rivaliser avec celles des musées du Vatican et du Louvre lui-même. Du Caprone restauré par Le Bernin en personne à la Fanciulla di Vulci, un buste d’enfant du Ier siècle avant Jésus-Christ d’une beauté stupéfiante, ces trésors révèlent le goût aussi exquis qu’obsessionnel de la dernière grande collection princière romaine. Laquelle fut longtemps au cœur d’une saga à rebondissements puisqu’elle n’avait pas été montrée au public depuis des décennies, après la fermeture du palais à Rome qui l’accueillait dans 77 salles transformées en appartement privé.

Tentatives de vente sous le manteau, rachat avorté par l’État, intermédiaires douteux : la collection Torlonia aurait pu disparaître, ce qui donne encore plus de relief à cette exposition rendue possible par la maison Bulgari. Celle-ci, déjà engagée dans la restauration du patrimoine historique romain, a récemment annoncé la création de sa fondation dédiée aux arts, à l’éducation et à la transmission des savoir-faire. Morale de l’histoire : il n’y a pas que les rubis, les diamants et les émeraudes en matière de pierres précieuses. Il y a aussi le marbre de ces visages de déesses, de cariatides, d’athlètes, d’enfants et d’animaux, qui nous regardent, immobiles, depuis deux millénaires.

« Chefs-d’œuvre de la collection Torlonia », du 26 juin au 11 novembre au musée du Louvre. louvre.fr

2024-06-28T05:07:00Z dg43tfdfdgfd