ÉCHECS: LE FRANçAIS ALIREZA FIROUZJA ACCUSé D'AVOIR DES CHAUSSURES TROP BRUYANTES LORS DU TOURNOI DES CANDIDATS

Polémique peu commune dans le monde très policé des échecs. Au prestigieux Tournoi des Candidats 2024 organisé à Toronto, dont le vainqueur jouera le championnat du monde face au tenant du titre Ding Liren, le Français Alireza Firouzja a été accusé de faire trop de bruit avec ses chaussures, dimanche 14 avril. Face au Russe Ian Nepomniachtchi, double vice-champion du monde, le grand-maître franco-iranien a été averti par l'arbitre principal Aris Marghetis que ses pas étaient jugés trop bruyants par un concurrent.

"J'ai complètement perdu ma concentration"

Ce qui aurait pu être un bref incident s'est transformé en grande polémique. Au terme de sa partie, conclue sur une nulle, Alireza Firouzja a fait part de sa colère en dénonçant une "action honteuse de l'arbitre". Selon lui, cela l'a totalement déconcentré et empêché d'aller chercher la victoire.

"Au milieu du match, au moment le plus intense, alors que je marchais pendant qu'Ian jouait, le chef arbitre est venu me voir et m'a dit de ne plus marcher parce que mes chaussures faisaient du bruit sur le sol en bois. Il m'a dit de ne pas marcher et d'apporter de nouvelles chaussures pour demain, mais j'ai des chaussures de ville approuvées et je les porte depuis plus d'un an. Cela a été une grande distraction pour moi pendant le match et j'ai complètement perdu ma concentration. J'ai dit à l'un des organisateurs que cet arbitre devait être sanctionné", a écrit Alireza Firouzja sur le réseau social X (Twitter).

L'arbitre s'est expliqué peu après dans un entretien à Chess.com: "Le plancher est un peu grinçant. Les joueurs y sont habitués. La plupart des joueurs marchent pendant le tournoi. Mais on ne les entend pas marcher, on entend les grincements. (...) Mais M. Firouzja avait un pas très lourd. Comme du piétinement". Aris Marghetis a précisé avoir approché prudemment Alireza Firouzja pour lui faire part de la plainte et lui suggérer de marcher différemment et de porter des "chaussures plus souples" le lendemain.

"Je ne veux plus jouer aux échecs"

L'affaire pourrait avoir de plus amples conséquences. "Honnêtement, toutes ces choses non professionnelles m'arrivent dans presque tous les tournois et me mènent à un point d'épuisement", a déploré dans un dernier message Alireza Firouzja, déjà vivement critiqué pour avoir voulu se qualifier avec un tournoi organisé à la dernière minute à Chartres (il s'est finalement qualifié via un tournoi mineur à Rouen). Au point de vouloir se retirer du circuit? "Je ne veux plus jouer aux échecs", a-t-il dit à son père, d'après ce dernier dans une interview diffusée le lendemain.

Le lendemain, justement, un autre incident est survenu. D'après un délégué de la fédération internationale des échecs, le père d'Alireza Firouzja a dû être escorté hors du bâtiment après avoir "menacé d'appeler la police" s'il n'était pas autorisé à être sur le balcon des spectateurs à tout moment (celui-ci n'est ouvert que pendant les 15 premières minutes).

Pour ne rien arranger, Alireza Firouzja a été battu en 47 coups par l'Américain Fabiano Caruana. Cette quatrième défaite dans le tournoi le met hors-course pour la victoire finale. Un nouveau coup dur pour le jeune homme de 20 ans, longtemps considéré comme le meilleur talent de sa génération et l'un des seuls à trouver grâce aux yeux du multiple champion du monde Magnus Carlsen.

2024-04-16T09:20:40Z dg43tfdfdgfd